ECHO DE SAINT-PIERRE N° 89 - FEVRIER 1997

LES FORTS

Nous avons relaté, dans “l’Echo de St-Pierre” n° 87 (décembre 1996), un fait divers de l’époque 1910 “Le Soldat à la Roulotte”.
Il était question des forts de la Rive Droite. Le Groupe “Mémoire de St-Pierre” a pensé qu’il serait intéressant, dans le cycle des causeries annuelles, de donner davantage de précisions au sujet de la protection de notre territoire... à une “certaine époque”...
Si Richelieu, fondateur du Port du Ponant, lança les premiers travaux de fortifications de la ville de Brest, poursuivis par Vauban, sous Louis XIV, c’est sous le règle de Louis XVI, lors de la guerre d’Indépendance de l’Amérique (1778-1783) que le Roi, craignant que les Anglais ne débarquent en Bretagne, décida la construction de forts et radoubs.
Depuis l’époque de Vauban (mort en 1707) à l’origine des fortifications de Brest (et dont malheureusement il ne reste que peu de traces... les bulldozers sont passés par là, après la libération de notre ville en 1944 !)
Cette enceinte ne pouvait empêcher l’ennemi de venir “bombarder” le port de Brest, les armes de destruction et de défense avaient changé, il fallait une protection plus efficace, davantage vers l’Ouest.
Ainsi, seront construits les forts de Montbarey, Kéranroux, du Questel et du Bouguen, tandis que ceux de Quélern et du Portzic seront rénovés.
La Construction de ces ouvrages, sous la direction de Mr de Longeron, absorba 10 années (1787/1786).
Les cultivateurs furent réquisitionnés et pas seulement ceux de Quilbignon ! avec eux, tous les propriétaires de chevaux des “paroisses” des environs, dont la distance n’excédait pas 3 lieues (lieue de terre ou lieue commune : 4 km 445, lieue kilométrique : 4 km).
Depuis plus de deux cents ans, que sont devenus ces forts ?
Montbarey et Kéranroux se sont “illustrés” en septembre 1944 et ont été le théâtre de violents combats avant la libération de Brest. Les vues aériennes en font foi. Quelle pluie de bombes et d’obus !
Kéranroux, c’est un quartier, un ensemble de petites maisons bâties sur l’emplacement du fort. Difficile de s’y reconnaître, à part quelques vestiges ! Le fort du Questel, près de la Cavale Blanche et de l’antenne EDF a été remis en valeur.
Le fort du Portzic est toujours domaine militaire, dommage ! Seul, le chemin côtier permet de passer au pied du phare et le fort Montbarey, le plus important, n’ayant eu qu’un rôle dissuasif pendant près de 2 siècles, a été le théâtre d’opérations militaires sanglantes en septembre 1944. Pendant l’occupation, ceux de ma génération et les plus anciens se souviennent des batteries antiaériennes de l’occupant.
Le but de cet article n’est pas de donner des détails plus précis sur ces “fameux forts” mais plutôt de donner l’occasion d’échanger avec les plus anciens, les plus jeunes et les nouveaux habitants de St-Pierre, les avantages et les inconvénients auxquels la commune de St-Pierre-Quilbignon a été confrontée pendant plusieurs décennies.
P.S : Nous vous rappelons que l’association du Mémorial du Finistère (Fort Montbarey) est ouverte tous les jours de 13h30 à 17h30 sauf le samedi et le dimanche.
Visite très intéressante, à prix modique.


M. FLOCH