ECHO DE SAINT-PIERRE N° 68 Septembre 1994
DECOUVERTE ARCHEOLOGIQUE A SAINT-PIERRE
Lors de la conférence de Bernard Tanguy sur lhistoire de Saint-Pierre, en avril dernier, Jean-Pierre Nicol de la ferme de Traon Bian avait attiré lattention du public sur les découvertes quil avait faites. Yves Le Roy et François Kergonou se sont rendus sur place.
Promenade à Traon Bian.
Les choses se révélèrent, en 1988, après la moisson... Vous avez compris quelles sont liées au travail de la terre. Les machines utilisées devenant le plus en plus importantes et lourdes, lune de celle-ci senfonça dans un champ, mettant à jour quelques grosses pierres plates, dont lune, dun mètre de long sur soixante centimètres de large.
Après avoir laissé le site en attente, faute de temps, et eu égard des travaux de la ferme, en accord avec le groupe archéologique de Brest, linvestigation donna peu de résultats. Lexploration minutieuse du lieu révéla un puits vertical comportant une marche dans le bas, le tout encombré de terre. De la surface dune table, on y trouva néanmoins, un endroit de feu et un silex en forme de lance, peut-être en cours de taille.
Et voilà... Deux ans plus tard, une ensileuse manque de chavirer dans des circonstances analogues. Découverte dune nouvelle cache, plus grande, avec cette fois, des débris de poterie... Cest vrai que ces villages de Traon Bian, de Kerléo, Kérivin Vao et autres, ont beaucoup de choses à nous apprendre et à nous dire. Peut-être fallait-il se pencher sur le terrain et prendre le temps de regarder.
Dans une parcelle, à proximité, il existe un endroit non travaillé, et pour cause, où une dizaine de grosses pierres plates affleurent le sol. Lune delles mesure environ trois mètres de long sur un mètre de large. Vestige de dolmen ou dallée couverte ? (ces pierres ont été déplacées).
En 1985-1986, des travaux de drainage, dans une prairie, avaient permis la découverte dun bloc de granit de 3 m 50 sur 1 m et 0 m 40, un menhir enfoui ?
Jadis, du côté de Pen Mesmadec, dans un champ appelé Parc ar Person" ou champ du recteur (au fait pourquoi cette dénomination ?), une charrette sétait profondément enfoncée...une fois enlevée, il fallut de quatre à cinq tombereaux de terre pour combler lexcavation. En ces temps-là, ces choses offraient moins dintérêt... Nous y reviendrons prochainement.
Yves Le Roy - François Kergonou.
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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 72 - Janvier 1995
DECOUVERTES ARCHEOLOGIQUES A SAINT-PIERRE
Suite au N° 68 de lEcho de Saint-Pierre de Septembre 1994
Nous voici de nouveau à Traon-Bian... il y existait jadis, un manoir comme, en dautres lieux, ceux de Mescalet ou de Kérésséïs. Ici, cependant, de chaque côté du ruisseau, une butte avec comme un chemin de ronde...
Des haches de bronze ou en pierre polie ont été trouvées en ces lieux. Quand Jean-Pierre Nicol laboure les champs, quil connaît si bien pour les avoir cultivés depuis son enfance, lesprit de la découverte lanime. Les récoltes nen sont pas diminuées pour autant, et il en est même une autre qui sy rajoute. Les silex, les débris de poteries, cailloux bizarres, charbon, sétalent aux yeux du visiteur. Pour tout vous dire, il y a aussi une vieille plaque de machine à coudre venue du fond dun labour. Bien plus récente celle-là vous vous en doutez !... Il y a deux ou trois cents ans, les talus nexistaient pas, sauf quelques-uns peut-être, comme celui de trois mètres de large signalé par notre ami, et dont la terre ne ressemble pas du tout à celle des champs avoisinants... Au hasard de ce qui étaient des chemins creux, il nétait pas rare, autrefois, lors de lentretien de ceux-ci, de trouver des fers à cheval mais aussi, bien différents, des fers à boeuf... à vous dépiloguer. Allons-nous quitter Traon Bian sur cette réflexion ? Non pas.
Guidé par notre laboureur du passé, nous avons visité une grange qui fut bien plus longue naguère, et dont lancienneté a eu le privilège de traverser les ans et les durs combats de la libération. Lun des murs épais qui la supporte est doté dune meurtrière comme vous aimeriez en voir, ne serait-ce que pour imager ce récit. Est-ce fini ? Toujours pas. Quelques pierres de lancienne chapelle Ste-Brigitte, dont les murs avaient été mis en vente lors de sa démolition, vers 1922, sont venues ici pour sinstaller paisiblement dans le paysage de la ferme. Il sagit de lentourage de la porte et de quelques pierres dangle du vénérable édifice situé, autrefois, à deux cents mètres du bourg, à Porsmeur. Un bassin de granit, genre dauge, a aussi reçu, jadis, les eaux de la fontaine du même nom et se trouve chez Mimi, la soeur de Jean-Pierre.
Vous le voyez, malgré la pluie, ce jour-là valait le déplacement.
Yves Le Roy et François Kergonou.