ECHO DE SAINT-PIERRE N° 47 - Octobre 1992

AUX CONFINS DE KERBER : LA CAVALE BLANCHE

Pour aider nos “nouveaux” concitoyens à mieux connaître leur quartier, redécouvrons ensemble ce secteur qui englobe aujourd’hui les anciennes exploitations de Kérionnoc, Kergrach, ... qui ont, elles, conservé leur nom d’origine bretonne.

La rive droite de la Penfeld, limite de la commune depuis Langoulouarn jusqu’au pied des fortifications à Kervallon, se modifie avec l’achèvement des remparts, dans la dernière partie du XVIIIe siècle.

Auparavant, le site est dépeint flatteusement par un illustre voyageur* qui parle de jardins, de jolies bastides, propriétés de notables brestois.

Saurions-nous durant nos promenades situer à nouveau, l’anse aux Baux, celle du Merle, de la Chapelle Jésus. Imaginons le charme des rives boisées ; interdiction étant faite de labourer à proximité du bord de la rivière.

Notre historien quilbignonnais, Michel Floch, a effectué des recherches dans plusieurs directions en utilisant les archives locales. Celles concernant les registres d’état-civil, pleines d’intérêt, nous permettent de découvrir différents aspects de notre commune, tant sur les habitants que sur les lieux.

Certains sites ont disparu à jamais, et seuls restent les souvenirs de nos aînés, le cadastre, quelques plans (peu de photos hélas) qui nous aident toutefois à confirmer leur emplacement. L’appellation Cavale Blanche a évolué depuis le XVIIIe siècle, et la liste suivante, extraite des registres paroissiaux, nous montre la difficulté qu’avaient les clercs de l’époque pour transcrire en français :
- En 1712, Yves Moyet mendiant décédé subitement à Casec Ven, est “inhumé dans le portique de l’église”
- En 1714, Marie Morvan décédée “au lieu-dit Cazec Vem
- En 1719 baptême de Jean Rolland “au lieu-dit de la Jument Blanche
- En 1766 décès le J. Le Gall “au lieu-dit de la Jument Blanche
- En 1778 décès de J. Coatanéa “au lieu-dit de la Cavale Blanche
Citées dans ces mêmes listes, plusieurs demeures de notables : décès de G. Kerenneur de la bastide d’Ollivier, de R. Rolland des maisons de M. Ollivier au bas de la bastide de Quilbignon, d’un enfant de la bastide de Kervallon, Jeanne Tasceau de la bastide de Malmanche, J. Le Crocq de la bastide de Messire Tremblay, Perrot de la bastide de Bordenave.
Une autre propriété “La chapelle Jésus”, illustre par son pardon et les malheurs de Jean Quéméneur, avoisinait la Cavale Blanche. Elle consistait en une maison d’habitation, jardins, prairies et bois, elle fut vendue en 1918 à M. F. G. Petton, entrepreneur de charronnage à Saint-Pierre. Les ruines de la chapelle étaient situées au cadastre sous le nom “Ar Chapel”*.
A la fin du siècle dernier, on voyait sur la petite colline, au-dessus des maisons qui existaient encore en 1959, un amoncellement de pierres qu’on disait être les ruines de la chapelle.
Il reste d’autres endroits charmants à découvrir : l’étang de la Villeneuve, les ruisseaux de Pont Cabioch, l’histoire de leur détournement vers l’usine métallurgique unique en son genre à l’époque.
Joli programme pour approfondir nos connaissances sur le Grand Corbeille.

P. Floch


* Cambra “Voyage dans le Finistère”
* Faucher “Cahiers d’Iroise"