ECHO DE ST-PIERRE N° 28, Janvier 1991

LA POPULATION DE LA RIVE DROITE DEPUIS 1945


Jusqu'en 1939, Recouvrance, à l'intérieur des remparts reste plus peuplée que Saint-Pierre Quilbignon, hors des remparts. A cette date cependant, les deux populations s'équilibrent aux alentours de 15 000 habitants de chaque côté.
La guerre va bouleverser cette situation, par ses destructions, par l'exode de la population urbaine.
A la Libération, les remparts seront rasés, les douves comblées, conformément aux plans de l'architecte de Nathon. C'est la fin d'une coupure de trois siècles entre Recouvrance et Saint-Pierre; d'ailleurs Saint-Pierre cesse d'exister en tant que commune pour être rattachée à Brest.
En 1946, la Rive Droite ne comptait plus que 16 589 habitants, presque deux fois moins qu'avant-guerre.
En attendant la reconstruction, de nombreux espaces libres sur notre rive vont accueillir des cités de baraques : le Polygône-caserne et le Polygône-butte, la Plaine de Kerangoff, le Landais. Certaines baraques resteront en service jusqu'en 1970, leurs locataires les préférant à un appartement en PSR (Programme Social de Relogement).
En 1954 la Rive Droite retrouve ses 30 000 habitants d'avant-guerre. Plus des deux tiers d'entre eux se trouvent désormais sur le territoire de notre ancienne commune de Saint-Pierre-Quilbignon.
C'est l'année de l'emménagement de trois des quatre tours de Quéliverzan. Les HLM prennent la place des baraques à Kerangoff.
Cela ne suffisait pas à résorber la crise du logement: au pied des tours de Quéliverzan sera bâtie en 1955 une cité d'urgence, un an après l'appel de l'Abbé Pierre.
La population va croître régulièrement : 34 264 en 1959, 36 513 en 1962 dont 28 603 sur Saint-Pierre et seulement 7910 à Recouvrance où la majorité des logements sont petits et dépourvus de confort.
La construction de logements ne va pas faiblir de 1962 à 1968. Sur 3000 logements bâtis dans cette période, 2700 sont des HLM (Kerargaouyat, Kerber, Kerourien... ). Ceci explique sans doute que notre rive conserve une importante population ouvrière (48% de la population active au début des années 1970).
C'est en 1968 que notre population atteint son point culminant : 42 988. En 1975 elle a légèrement régressé malgré la réalisation de la cité du Valy-Hir.
Nombre de nos concitoyens aspirent à la maison individuelle et vont construire hors de Brest, en raison du prix des terrains, si ce n'est quelques cités "castors" à Keranroux et Kemabat.
Ce mouvement se poursuivra de 1975 à 1982. Le recensement va dénombrer seulement 40 644 habitants. Un secteur nouveau a pourtant commencé à s'urbaniser, celui de la Cavale Blanche.
Ce nouveau type de maisons individuelles construites en série, va s'étendre dans ce secteur, au Point du Jour, près de L'Arc'hantel. Les quelques vides entre les zones urbanisées se comblent peu à peu, tel le lotissement de Coat-Tan. Ceci permet de retrouver au recensement de mars 1990 pratiquement le même nombre d'habitants qu'en 1968 : 42 818, entre un tiers et un quart de la population totale de Brest.

H. CADIOU