Les Quatre Moulins - Balade côté mer
En 2005, Mémoire de Saint-Pierre a organisé une randonnée dans le
quartier des Quatre Moulins. François Lullien, qui est décédé depuis,
en a fait une description. La première partie, appelée « Côté
mer », se situe au sud de la rue Anatole France. L'autre est
appelée « Côté terre », sera éditée dans le prochain numéro
de l'Écho.
Kerbonne
La longue rue reliant le bourg de Saint-Pierre à Recouvrance (Rue Anatole France) traverse le quartier des Quatre-Moulins.
Empruntant l’Avenue, nous arrivons au lieu-dit Kervillerm, c’est là que
Joseph De Kerros (maire de Brest de 1821à 1830) fit construire sa
maison à laquelle il donna le nom de Kerbonne en l’honneur de son
épouse dont le prénom était « Bonne ».
Sur les terres de Kervillerm, les De Kerros exploitèrent une corderie
(Kerros Bastit) qui fut dévastée par un incendie en 1880. En 1890
Barthélémy De Kerros, petit-fils de Joseph, fit construire le manoir
actuel et vers 1900 installa les Sœurs enseignantes de la Sagesse dans
les anciens bâtiments de la Corderie.
En 1903 il céda les terrains pour participer à la fondation du
patronage l’Etoile Kerbonnaise, et en 1909 c’est encore sur les
terrains De Kerros que sera construite l’église en remplacement
de la chapelle du domaine devenue trop petite.
Vers la Grande Rivière et Kerangoff
Laissant derrière nous l’Avenue de Kerbonne, nous empruntons la rue
Forbin en laissant le manoir à notre gauche. En nous dirigeant
vers l’Ouest, dans la rue Vasco De Gama on peut encore voir les
vestiges de la ferme Berthou. Après avoir traversé le lotissement formé
par les rues Thierry d’Argenlieu et Chateaurenault nous pénétrons dans
un espace boisé surplombant la vallée de la Grande Rivière (Rue Amiral
Nicol) qui, comme celle des 4 pompes, était pourvue de nombreux lavoirs
et où la famille Cévaer possédait des cressonnières.
En quittant ce sous-bois nous rejoignons la rue Faraday menant au
jardin de Kerbonne ; joli jardin où l’on peut se promener dans les
allées et se reposer sur les bancs disposés à cet effet autour des
pelouses. Du jardin on découvre les pans de murs d’une ancienne
propriété, mais aussi les blockhaus ou casemates construits par les
Allemands. Ceux-ci y avaient installé une batterie anti-aérienne qui
fut une des dernières à se rendre.
Mais ce jardin nous offre aussi une vue superbe de la rade et à nos
pieds : Laninon avec les ateliers de l’arsenal militaire. Une
table d’orientation nous facilite la reconnaissance de tout ce
panorama, allant de la pointe de l’Armorique à celle des Espagnols.
A l’Est de ce jardin c’est le chemin du Stiff, où se situait la fameuse
Maison de l’Espion. Convaincus d’espionnage, Jouslain et le dénommé
Marquis furent pendus le 25 mai 1707. Ce chemin étroit relie la route
de la Corniche au quartier de Kerbonne.
Nous longeons la plaine de Kérangoff, avec ses bâtiments HLM, et qui
avant-guerre était une vaste plaine où se déroulait le fameux pardon
avec la chanson bien connue des Brestois « Marijanik viens danser
à Kérangoff c’est la fête ».
Le Rat Goutteux

Pour
boucler ce parcours, nous rejoignons la rue Anatole France où nous
découvrons, dans la cour de l’immeuble n° 257, (appelée jadis
« cour des miracles »), une très belle fresque peinte sur un
mur par Christian Le Gall. C’est au coin de cette rue Paul Bert que se
trouvait le cabaret «Le Rat Goutteux» (rat atteint par la goutte, d'où
ses béquilles). Sa démolition, qui a permis l'aménagement de ce
carrefour, ouvrait une perspective inesthétique sur ce pignon aveugle.
En 2004, l’idée est née d’une fresque en trompe-l’œil rappelant son
existence. On y voit les visages de Brestoises et Brestois comme
Christophe Miossec, Pierre Péron, Jean Quéméneur, Jacques
Prévert... Voir photo ci-dessous.
François Lullien
La suite au prochain numéro