1960 : vers le déclin des
vaches armoricaines

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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 255, septembre 2013

La production laitière jusqu'à 1950
    

En 1950, à Saint Pierre, 70 fermes avaient des vaches laitières et fournissaient du lait, un peu de beurre, des légumes, des fruits, de la volaille, et parfois des fleurs, à l'agglomération brestoise.


Les fermes ont entre 10 et 15 hectares, quelques exploitations approchent les 20 ha. Les exploitations les plus petites de 3 à 5 ha, proches de Recouvrance et du bourg sont spécialisées en maraîchage et ont 2 ou 3 vaches pour utiliser les déchets, entretenir les zones humides et produire du fumier. D'autres petites exploitations sont tenues par des femmes ou des ouvriers-paysans. Après la reconstitution des troupeaux décimés par la guerre, les livraisons de lait ont repris.  Avant la guerre, les livraisons se faisaient en voiture à cheval à roues caoutchoutés, appelée "char à banc".


Gérer le troupeau : traite, achat des vaches

Les femmes ont un rôle  important, ce sont elles qui effectuent la livraison du lait tous les jours de la semaine, elles partent le matin dès la fin de la traite, par tous les temps, emmitouflées de couvertures en hiver. Vers 1930 quelques livreurs ont fait l'acquisition d' une automobile qu'il faudra abandonner pendant la guerre faute de carburant et de règlement de circulation.

Les  premières automobiles réapparaitront vers 1950 et les livreurs en véhicule hippomobile seront des exceptions 10 ans plus tard.
Pour avoir une production régulière et afin de garder la clientèle, les producteurs doivent renouveler leur troupeau. Dans les années 50, la lactation d'une vache ne dure pas plus de 6 à 7 mois. Les vaches laitières sont de race armoricaine et exceptionnellement normande. Plusieurs marchands de bestiaux de Lambézéllec et Gouesnou sont spécialisés pour fournir des vaches laitières, qu'ils achètent aux foires de Sizun, Commana et autres marchés des Monts d'Arrée. La concurrence est vive entre les agriculteurs pour être le premier à choisir quand le commerçant rentrait du marché et proposait un nouveau choix de vaches.

Revente des vaches

Pour les vaches de réforme, la nourriture était améliorée afin que la qualité de la viande soit meilleure. Les vaches de meilleures qualité étaient vendues aux bouchers locaux, et les autres à la foire de Saint Renan qui est la plus proche. On y va à pied, les chemins empruntés peuvent être différents, suivant le caractère de l'animal ou si un groupe s'est organisé, et forme un troupeau. Les vaches les plus dociles montrent le chemin. Il faut plus de 2 heures pour rejoindre Saint Renan. Il est recommandé d'être à l'heure pour choisir sa place et faire le tour du marché, avant que commencent les transactions, pour appréhender les cours, rencontrer les acheteurs potentiels et montrer sa présence aux marchands.
Le commerce en foire est difficile ; il faut savoir faire l'équilibre entre le prix que l'on veut vendre et celui que le marchand est disposé à mettre. Il y a des bonnes foires et d'autres où on doit faire des sacrifices. Il vaut mieux vendre que de ramener une bête du marché. La foire de Lesneven est très importante, pour s'y rendre le camion des transports PELLEAU fait un arrêt à Pont Cabioch à 4 heures du matin. Comme les animaux ne sont pas toujours dociles, il est prudent de se faire aider pour être à l'heure.

Au milieu des années 50, l'évolution de nouvelles techniques de culture, la mécanisation, les nouvelles méthodes d'élevage de sélection vont changer le visage de l'agriculture.

Suite dans le prochain numéro de l'Écho.
JP Nicol





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