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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 226, octobre 2010

Evolution de la commune de Saint-Pierre Quilbignon au cours du XIXème siècle

  En 1830 la commune n’excède pas 2900 habitants, la quasi-totalité sont agriculteurs. Sa superficie étant de 1708 hectares, aussi la densité de population y est faible.
    Au bourg, autour de la vieille église, on ne dénombre qu’une dizaine de maisons. A Kernabat on compte 8 feux, et à Keranguden 7. Le long du chemin menant de Recouvrance à St Pierre, on trouve à peine 20 constructions et très peu de commerces. Il n'y a pas besoin de boulanger puisque dans chaque quartier on trouve le « Ty Fourn », où une fois la semaine on se retrouve pour cuire le pain au levain qui se conserve très bien.

    L’essor de la commune se situe vers 1860 où la population, passant à 6123 Quilbignonnais. La vie sociale s’organise :
    Au bourg, l’école publique des filles est dirigée par Madame Cloastre.
     L’école libre des garçons est menée par le frère Kerouanton.
     Monsieur Ropars a la charge de l’école des garçons aux Quatre-Moulins.
Les années qui suivent voient l’édification du groupe scolaire aux Quatre-Moulins, de la mairie et d'une nouvelle église.
    Le 4 avril 1897, le conseil municipal  est favorable à la pose des trottoirs. La ville prend à sa charge la moitié du coût et le restant est du ressort des propriétaires. L’hygiène et la sécurité y gagneront beaucoup !
    La population atteint alors les 10000 âmes et c’est surtout le quartier de Kerbonne  qui se lotit de plus en plus. Mais d’où viennent ces nouveaux arrivants ? Pour la plupart ils sont issus du milieu rural : cultivateurs à Plouzané, Plougonvelin et le long de la côte nord. Ils s’adaptent très vite et sont ouvriers du bâtiment, employés par la ville, commerçants et beaucoup travaillent à l’arsenal.
    Sur le registre de l’état civil, avec des noms bien de chez nous, il est intéressant de relever leur qualification et leur spécialité :
Calfat (calfatage des bordées des navires) :: Nicol, Léost
Charpentier navire (maître, second maître) : Kergonou, Nicol
Cordier (produit des cordes): Mailloux
Forgeron : Lars, Gourmelon
Garniturier : Jestin     
Poulieur : Jestin
Scieur de long :  Saos
Perceur :  Lunven
Jean Pochart

Témoignage de François Kergonou

Au-delà d’un métier , une famille
    La corporation des charpentiers du port était bien ancrée à Saint-Pierre. Un métier, une affinité et un talent se retrouvant, au-delà des navires, dans la vie quotidienne… Les fermettes qu'ils habitaient n’étaient pas grandes. Il s’agissait de cultiver un ou deux champs, d’entretenir une vache et quelquefois un cheval. C’était la vie de l’époque à Kernabat comme ailleurs, l’équipe du bord se retrouvait ainsi à pied d’œuvre dans ses moments de liberté.
    C’est aussi l’histoire d’une famille, la mienne. Mon grand-père Yves, né en 1847 à Plougonvelin, cultivateur de son état à Kervasdoué en cette même commune, était sans doute, comme tant d’autres, un bon marcheur. Et pourquoi donc me direz vous ? Silence ! C’est ici que commence…Promenade ou autre circonstance ? Je ne le sais pas, il rencontre une jeune fille. Ils se marient en janvier 1872 à Saint-Pierre Quilbignon. Yves en était tellement heureux qu’il épousera également la profession de charpentier du port, comme jadis son beau-père Guillaume. Ils sont, c’est vrai, quelques-uns dans les familles de Kernabat… Mon père , lui-même, né en 1880, allait devenir à son tour charpentier navire.


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