Je vous parlais le mois dernier de Jean-Marie Le Bris et de son «
Albatros » qui firent leurs essais de vol en 1868 au Polygone.
Un an
avant, en 1867, naissait un des frères Wright. Wilbur et Orville W.
inventeront en 1903 le premier avion à essence, le « Flyer », un biplan
qui finira par voler à une altitude de 30 m pendant 60 secondes, essai
réalisé aux Etats-Unis !
Après l'invention des premières machines
volantes, les pilotes vont se lancer des défis : Louis Blériot va ainsi
traverser la Manche en avion de Calais à Douvres en 1909 sur un
monoplan Blériot type XI.
Puis c'est l'époque des fêtes de l'aviation
Ces fêtes vont attirer de nombreux visiteurs. A Brest, la première a eu
lieu en juillet 1912 (c'est l'année du nauffrage du paquebot
Titanic ! ), sur un terrain disponible : le Polygone de la Marine
(emplacement actuel du centre commercial de l'Iroise). A cette
occasion, les Brestois ont pu admirer le pilote Archimède Luzetti sur
monoplan Blériot, Emile Ladougne sur biplan Goupy, Maurice Allard et
Fernand Galli sur biplan Caudron, Pierre Divetain sur monoplan La
Colombe.
La 2ème fête fut en juin 1914 avec cette fois-ci un spécialiste de la voltige aérienne .
Des milliers d'avions vont être construits : c'est la guerre.
La 3ème et dernière fête aura lieu en avril 1921. Les gens viennent
applaudir les pilotes, as de guerre. Il y aura aussi des acrobaties
aériennes et un saut en parachute !
Un aérodrome à Saint-Pierre
Le terrain du Polygone servira quelques fois en dehors de ces fêtes comme aérodrome :
En 1913, avec l'aviateur Fugairon sur biplan Farman venant de Cherbourg.
En 1913, avec l'aviateur Poiré qui vient de traverser la rade, au
départ de Camaret. Il a comme passager Saint-Pol Roux, le poète.
En 1914, avec l'aviateur Challe qui réalise la première liaison
Paris-Brest-Paris à bord de l'avion Farman, dit «Cage à poule». Voici
une description du périple du pilote et de son mécanicien : ils
s'envolent de Paris, puis des incidents mécaniques les obligent à
atterrir à Rennes. Ils y seront bloqués 4 jours. Ils repartent et
atterrissent à Saint-Pierre 2h30 plus tard. Il aura fallu 6h20 pour faire Paris-Brest. Le lendemain, ils repartent de Brest. Mais à court d'essence,
ils vont devoir s'arrêter à Saint-Brieuc, sur un champ cultivé. Le
magnéto ne répondant plus, le moteur ne voulant rien savoir, Maurice
Challe décide de repartir seul avec le minimum d'essence. Il recupèrera
son mécanicien à Rennes et ils s'envoleront enfin vers Paris.
A la même époque l'aviation maritime a aussi sa place sur Saint-Pierre
Quilbignon. En effet, à Laninon, en 1916, il y a un centre d'hydravions
(voir Echo N°133 de mai 2001).
De Saint-Pierre à Guipavas
Pourtant, en 1937, on décide que l'aérodrome de Brest sera implanté à
Guipavas. En effet il restait sur place 2 hangars à dirigeables qui
avaient servi de 1917 à 1919 et un terrain qui furent jugés plus
pratiques pour un aérodrome civil.
Nathalie Guilard
(Photos venant des archives municipales de Brest)