Retour à l'accueil

ECHO DE SAINT-PIERRE N° 213 mai 2009

LA CAVALE BLANCHE
     
 Vous connaissez tous la zone de La Cavale Blanche, ne serait ce que par son hôpital, mais d’où vient cette appellation ?
    A l’origine on trouve une métairie ( * ), près de Kervallon, appelée au cours des siècles Gazec Venn, Jument Blanche, puis Cavale Blanche. Pour y accéder il fallait quitter la route de Guilers et emprunter celle de Kervallon, puis bifurquer sur la gauche.

La Métairie
    En comparant les plans de 1765 et mes souvenirs de jeunesse, je constate que les bâtiments de la ferme ont peu changé en 200 ans. La maison principale, avec la façade orientée sud-ouest, a des petites ouvertures. Au rez de chaussée, on trouve une lourde porte en chêne et dans chacune des pièces du bas une seule fenêtre de 40 cm sur 80 renforcée par deux barreaux de fer. A l’intérieur, la clarté est faible et nécessite l’éclairage électrique constamment. A l’étage, se trouvent les chambres, éclairées par 3 ouvertures légèrement plus grandes. Au milieu de la cour centrale, un puits très profond est à sec certains étés. La cour est bordée d’un côté par l’étable et de l’autre par les écuries. Accolé à celles-ci un rosier grimpant très ancien donne un peu de couleur à l’ensemble.  Chose curieuse : la maison est située au bas de la cour centrale et par pluie d’orage,  les eaux, dévalant de l’aire à battre située plus haut, atteignent le seuil de la porte d’entrée ! A l’arrière de la maison il y a un verger avec de nombreux pommiers et sur le talus des arbres de blos, un genre de prunes sauvages qui fait  le régal des gamins (l’espèce a dû disparaître de nos jours).
   
Les autres propriétés
    Avant la guerre 39-45 il y avait beaucoup de petits bâtiments en mauvais état   ayant servis d’habitation aux familles travaillant sur le domaine .
    Sur le cadastre de 1830 on relève la parcelle 369  appelée « Parc ar milin » on peut donc penser qu’un moulin à vent s’y trouvait dans un temps plus ancien. Sur le bord du chemin creux rejoignant la route de Kervallon, existait un lavoir dont la fontaine avait une eau excellente recommandée par les médecins. Les gens des 4 moulins ou de Recouvrance venaient y  puiser l’eau (presque miraculeuse).
    C’était une ferme importante de près de 20 hectares. Elle fut  successivement la propriété de la famille Ollivier, Riou Kerhallet puis du Général Dard, comme toute la zone de la Cavale Blanche actuelle. Puis la famille Le Berre en fut propriétaire pendant quelques générations. L’activité principale était la production du lait et de légumes Pour les labours et le charroi, ils disposaient de 5 chevaux mais je n’ai jamais vu de jument blanche !
    De 1940 à 1944 les Allemands vont y édifier pas moins de 10 blockhaus et postes de tir dominant la fosse anti-chars allant du Portzic à la Chapelle Jésus. La famille Le Berre avait un immense blockhaus de commandement à 20 mètres de leur maison, et,  malgré les combats acharnés dans ce secteur, celle-ci ne fut pas détruite !

    Dans la Cavale Blanche avant les années 70 on dénombrait de nombreuses fermes :
-  3 à Kerorven : familles Omnés , Le Page, Le Moign ,
-  1 à la Chapelle Jésus
-  3 à Kérionoc : familles Piriou , Guianvarc’h , Boulch
-  3 à Langoulouarn : familles Jaouen, Floc’h, Guillou   
-  1 au Questel : famille Mailloux

Sur ces 150 hectares, on a seulement retenu comme nom de lieu ceux de  la Cavale Blanche, Langoulouarn et Questel. Les autres ont disparu et c’est vraiment dommage !...
Jean Pochart.

( * )  La ferme de la Cavale Blanche était située au fond de l'actuelle rue Ibsen, non loin de la place Jack London. Elle n'existe plus de nos jours.

retour en haut de page