ECHO DE ST-PIERRE N° 20, Avril 1990



QUAND LE CONSEIL MUNICIPAL DE ST PIERRE QUILBIGNON S'ÉLEVAIT CONTRE LA RÉDUCTION DES TAXES D'OCTROI SUR L'ALCOOL ...


Le Ministre Evin veut s'attaquer à deux fléaux pour notre santé :la tabac et l'alcool. Il veut dissuader en augmentant les taxes et en même temps il fera rentrer de l'argent dans les caisses de l'État.
Les préoccupations sont-elles nouvelles ?
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Au printemps de 1852 le Conseil Municipal de St-Pierre Quilbignon protestait contre la réduction des taxes d'octroi sur l'alcool.
Il faut sans doute rappeler aux plus jeunes qu'à l'époque il fallait franchir des portes, fermées la nuit, pour passer de Recouvrance à St-Pierre. Au passage, à l'octroi, les marchandises étaient soumises au paiement d'une taxe. Si les portes furent ouvertes et élargies, dans les remparts, en 1913 le bureau d'octroi dura jusqu' à la libération en 1945.

Revenons donc à 1852. Le Conseil Municipal ne cachait pas ses préoccupations financières, car la réduction des taxes sur l'alcool lui faisait perdre 5804,62 F, soit plus de la moitié des ses recettes budgétaires.

Mais les conseillers étaient en même temps soucieux de la santé de leurs concitoyens et de la tranquillité publique :
"... il n'y aura plus de facilité à s'adonner à ce poison destructeur qui, par une facile et prompte ivresse, provoque à tous les désordres, à tous les crimes ... et fait dégénérer l'espèce humaine dans notre contrée ..."

Cependant, à l'époque, ils n'étaient pas encore considérés comme un fléau. En effet, en continuant à tourner les pages du registre du conseil Municipal, nous trouvons, le 5 février 1854, une délibération qui signale qu'aux "environs de Brest et sur le chemin de moyenne communication depuis la ville jusqu'au bourg de Guilers, il ne se trouve aucun débit de tabac quoique dans cette partie de la commune se trouvent les hameaux les plus populeux, Laninon, Prat Ledan, Rouisan, etc ..." Le Conseil Municipal déclarait qu'en conséquence "il serait d'un plus grand intérêt pour la commodité des habitants qu'il en soit placé un."


H. Cadiou