ECHO DE SAINT-PIERRE N° 198 décembre 2007

DEUX JEUNES AMERICAINS À BREST août 2007
       
    Fin juillet  2007 L’université Européenne de la Paix recevait une demande d’aide de la Ville de Brest pour accueillir deux jeunes Américains. Ceux-ci voulaient rencontrer des Brestois qui avaient vécu sous les bombes pendant la seconde guerre mondiale.

    Mathew et Jack, deux jeunes de 17 ans, d’un lycée de Washington avaient obtenu une bourse pour un projet peu commun : venir enquêter en Europe sur la vie des civils en 1939-1945. Le grand-père de Jack avait en effet participé aux bombardements de l’US Airforce en 1944. De la banlieue de Londres où le grand-père était basé, à Brest puis Bayeux et enfin Cologne où il avait assuré des missions, quel périple !

    Comment ne pas souscrire à un projet tellement porteur de sens? Les “témoins” sollicités ont accepté avec enthousiasme de les rencontrer. Nous sommes donc allés les chercher  le matin du 3 août à l’auberge de jeunesse où ils étaient arrivés la veille au soir. Ils repartaient le lendemain matin pour la Normandie.

    Après avoir remarqué une seule maison rescapée sur le Cours d’Ajot face au Monument américain, ce fut  l’accueil de Serge AUBRÉE et Cécile BRAMÉ à la Maison de la Fontaine. Devant le plan relief qui rappelait nos remparts engloutis, Serge et Cécile ont fait part de leurs expériences d’enfants et d’adolescent sous les bombardements. En ressentaient-ils de l’acrimonie vis-à-vis de ceux qui les bombardaient ? Non ! Ils ont contribué à nous libérer...

    Paul CARQUIN et son épouse leur ont fait part de leurs angoisses de fiancés sous les bombes. Paul leur a parlé de son action de pompier et du drame de l’Abri Sadi-Carnot qui l’habite encore aujourd’hui.

        Chez François KERGONOU, nouvelle découverte : le terrible bombardement du 11 août 1944 qui a tant marqué François et qu’il nous raconte comme si nous  y étions. Eh bien ! C’était justement l’une des missions du grand-père de Jack. Celui-ci était dans l’un des 275 bombardiers qui ont pilonné Saint-Pierre ce jour-là. Quels sentiments les brestois éprouvaient-ils ? Nous aurions aimé qu’ils bombardent d’un peu moins haut. En tous cas ils sont repartis avec un éclat de bombe extrait d'un jardin du Barullu.

    Le soir même leurs parents nous faisaient part, dans un message internet, de l’enthousiasme de leurs enfants après ces contacts pour eux si riches.

    Quant à nous, Jack et Matthew  ont contribué, par leur démarche, à nous donner confiance dans l’avenir. Oui nous parviendrons un jour à construire un monde de paix.
    Jack et Matthew nous communiqueront le compte-rendu qu’ils préparent pour leurs collègues de lycée.
 Hervé  Cadiou

retour en haut de page