ECHO DE SAINT-PIERRE N° 190 février 2007


L'église de Saint Pierre Quilbignon,

les chapelles, le cimetière et l'ossuaire              
 

La première église connue de Saint-Pierre Quilbignon datait  de 1383.

Puis il y eut une seconde, édifiée en 1659 . On trouve encore certaines de ses pierres incluses dans l'église actuelle : une dans la voûte du clocher (gravée de la date), ainsi que d'autres, jaunes,  dans la base du porche et ailleurs. L'église était petite, mais surmontée d'un imposant clocher. A la Révolution de 1789, un ossuaire existait encore ! (actuellement, on pourrait le situer au niveau des escaliers entre le presbytère et l'église). Un cimetière entourait l'édifice jusqu'en 1846 avant d'être transféré rue Victor Eusen (ex route du Conquet).

Mais l'église devint trop petite, la  population de Saint- Pierre dépassant les 4000 habitants, soit autant de pratiquants... La petite église menaçait ruines, elle se lézardait et son clocher penchait dangereusement. Une solution s'imposait...
 
Alors... que faire ? Une nouvelle église ?...

Il fallait d'abord réunir les fonds, ce qui fut très laborieux !... Si vous levez la tête, au dessus du porche, vous verrez qu'elle fut inaugurée en 1856. Il fallut néanmoins attendre 1865 pour la construction de mur de soutènement, faute de crédit semble-t-il...

Et pourtant, deux chapelles vont être construites.
En 1855, se terminait la chapelle de la Salette dont on pouvait encore voir les ruines jusqu'en 1930 dans le bas de la route des Quatre Pompes ...

En 1871 un autre projet de chapelle, longeant le porche de l'église voit le jour : Notre-Dame-de-Lourdes, (la Vierge était apparue à Lourdes en 1858). Cet édifice, construit sur l'ancien cimetière, fut inauguré en 1881. Les ossements recueillis lors des travaux furent rassemblés devant le porche de la dite chapelle, près de la rue. C'est ce discret monument surmonté d'une grande croix. La chapelle existe toujours mais pour des raisons de sécurité, son clocheton a été démonté en 1991.

L'église a-t-elle souffert de la guerre et de ses bombardements ?

A peine deux semaines avant la Libération son clocher a été dynamité par l'occupant. C'était le 1er septembre 1944. La charge avait été placée à une quinzaine de mètres de hauteur. Le clocher chutant à travers le toit avait fait beaucoup de dégâts ! Il a été reconstruit en 1953 soit un siècle après le précédent.

Mais attardez-vous quelques minutes devant le porche... Vous remarquerez les traces d'éclats d'obus et de bombes qui vous diront, à travers ces pierres, les souffrances de la population pendant la guerre.

Mais quelles sont donc ces deux statues de chaque côté du porche qui vous regardent ?

Elles ont été récupérées sur la très ancienne chapelle Sainte Brigitte située à 200 mètres de là ! Dans le haut de la route des Quatre Pompes !
Datée du 15 ou 16ème siècle, elle avait succédé à une autre et, dans les temps les plus reculés, à un lieu de culte celtique. Brigitte étant déesse des Celtes... Bref, notre très vieille chapelle, menaçant ruines, fut abattue en 1924.
Regardez les bien ces statues, et laissez-vous saisir par l'émotion. La statue Sainte Brigitte (d'Irlande) qui se trouvait à droite du petit autel de la prairie a été récupérée pour être placée à droite du porche de l'église paroissiale. Quel honneur ! Tandis que Saint Pierre, le brave apôtre, quittant le jardin du Porstmeur (jardin autour de la chapelle) devait se contenter de l'autre côté. Voilà ! Ainsi va l'histoire mais ce n'est ici qu'un bref aperçu.
François Kergonou
Sources : Michel Floch (1890-1967) et le "Echo de Saint-Pierre" numéros 27, 30, 31, 35, 36 et 150

 
Ci-dessus à gauche : le clocher actuel, qui date de 1953.
A droite, une photo de 1920, avec l'ancien clocher qui a été détruit en 1944, et la chapelle ND de Lourdes. On voit encore son clocheton.

1912 : une jeune fille à l'entrée de la chapelle Sainte-Brigitte

retour en haut de page