MEMOIRE DE St-PIERRE Echo de St-Pierre N° 106
SOUVENIRS DE GUERRE...APPEL A TEMOINS
Le Groupe Mémoire de St Pierre, a prévu le samedi 5 décembre 1998 à 16h, une rencontre avec les personnes qui seraient intéressées pour échanger les souvenirs dune période que les septuagénaires daujourdhui ont vécue pendant leur adolescence. Il ne s'agit pas de raconter des faits darmes mais la vie quotidienne qui a marqué leurs jeunes années
Loccupation Allemande, les restrictions en tous genres, les bombardements etc.
Les enfants, qui entraient dans leur deuxième décennie, allaient connaître une adolescence mouvementée. La Guerre se déclarait le 3 septembre 1939, les plus « grands » étaient mobilisés.
Juin 40, la situation se complique, les Allemands envahissent la France qui sera divisée en deux Zones. Chez nous à St Pierre le 18 Juin au soir, les cuves à mazout aux Quatre Pompes sont incendiés
La "Maison Blanche" brûle, tout est détruit. Les Allemands défilent au bourg sur leurs engins plus modernes que ceux de l'armée Française. Que danecdotes à raconter !
Pour amorcer le débat il faut bien que quelquun commence
Avec quelques jeunes Quilbignonnais, grand changement, finie lécole des Frères. Jentre à lécole professionnelle à St Louis en septembre 1940. A cette époque les bâtiments étaient situés entre lemplacement actuel de la maison des syndicats et la gendarmerie nationale. Cétait "quelque chose"... aller à "Brest même"... les tramways... à pied, autrement dit le train 11. Les jeunes daujourdhui doivent sourire !
Cela durera une période scolaire, car après différents bombardements le collège St Louis ira à Scaer.
Un concours dentrée dapprentis libres est ouvert à larsenal et le 25 septembre 1941 cest le commencement de la vie darpètes avec plusieurs camarades de St Pierre et plus de deux cents sur lensemble des communes environnantes. Ce serait trop long à raconter, mais ceux de mon âge se souviennent des émotions et de la "trouille" que nous avons pu avoir de 14 à 17 ans. Les alertes, les plongées dans les tunnels de larsenal. Le 7 Août 1944, les américains approchent, une dure semaine va commencer, jusquau 14 août où nous quittons St Pierre avec la brouette, pour ne revenir que fin septembre. Dans quel état nous avons retrouvé notre bourg !
Durant ces quatre années, nous avons eu des moments plus forts
Larrivée à Brest des croiseurs cuirassés Guesnau, Scharnhorst et Prinz Eugen en fin de mars 1941, jusquà leur départ dans la nuit du 11 au 12 février 1942, nous a donné des jours et des nuits pas tellement tranquilles. !..
Le dimanche 7 décembre 1941 avec mon père et tonton Yves que les anciens ont connu au patro de la Légion St Pierre, nous sommes partis à Plougastel chez un ami qui avait réservé quelques kilos de haricots rouges. Pas de vélo, toujours à pied. La journée se passe avec quelques alertes aériennes et retour le soir par St Marc en passant au Relecq-Kerhuon, où habitait un autre oncle. Mais sur la route du retour, sérieuse alerte... la DCA... les balles traçantes ont commencé le concert. Tonton Yves, imperturbable ancien crapouillot de la guerre 1914-18 ne se laissait pas impressionner par cette musique. Nous le suivions avec pour casque le béret
Rue de Siam, le pont tournant, les canons de petits calibres crachaient le feu des bateaux amarrés au quai de Penfeld
Quel feu dartifice !
Ce nétait pas Brest 96. Je me revois, dans un couloir dune maison de la rue de la Porte, où nous avons fait une pause, un agent de la défense passive me dire Tu as peur petit ?
Mais il fallait suivre le chef de file
Les éclats dobus en tombant sur les rails du tramway faisaient des étincelles, nous rasions les murs.
Enfin nous arrivons au bourg de St Pierre en bon état avec chacun son paquet de haricots rouges. Ma mère était sous la table de la cuisine attendant dans langoisse larrivée des trois hommes.
Combien parmi les Papis et les Mamies daujourdhui ont vécu ces émotions, ces peurs, aussi ce serait sympa que nous les partagions:
Le 5 décembre à la maison de quartier
Ils ont de la chance et cest tant mieux , nos petits enfants de cette fin de siècle, qui ne connaissent la guerre quà la télévision.
M. FLOCH